
Pavillon Nomade
si j’avais un marteau et un rabot
Quand on est propriétaire et pas bricoleur, il est tout de même possible d’avoir un jour une jolie pergola dans son jardin. Sous l’enseigne de Pavillon Nomade Sàrl, Olivier Crausaz donne vie à vos rêves de petites constructions en bois. Les seules limites sont votre budget et les règles incontournables de la technique.

Dès mon arrivée à Auboranges pour cette interview, j’apprends un nouveau mot. Dans le jardin d’Olivier Crausaz trône un prototype de kota finlandais, en cours de réalisation. L’authentique fourneau à installer au milieu du kota est déjà là, en pièces détachées. Il vient directement de Finlande et s’il a voyagé sans encombre, sa commande a bien pris deux mois. Le temps de comprendre, en finnois dans le texte, quels éléments il fallait mettre dans le panier d’achat !
Un parcours nomade, au gré des hasards et des rencontres
Au départ, Olivier Crausaz a une formation de ramoneur (nous ne sommes pas loin du fourneau). Désireux de découvrir une autre profession, il enchaîne avec une nouvelle formation de charpentier et grutier. En 2013, il met son activité professionnelle entre parenthèses, pour devenir papa au foyer. Très vite cependant, il accepte ici et là des commandes de petits travaux, son entourage connaissant son savoir-faire. En 2016, les enfants ont grandi et Olivier Crausaz fonde Pavillon Nomade Sàrl, avec sa cousine qui propose un service de secrétariat itinérant pour petites entreprises. Deux ans plus tard, le bureau mobile s’arrête, le pavillon poursuit sa route.
S’il travaille essentiellement dans les cantons de Fribourg et Vaud, le charpentier pousse parfois le nomadisme jusqu’en Valais ou à Genève. Tout dépend du type de commande. Sa spécialité étant vraiment les petites constructions et les réalisations sur mesure, en fonction des souhaits des clients. La notion de proximité est fondamentale : Olivier Crausaz met ses mains et ses outils à disposition pour créer le projet qui vous trotte dans la tête. Parfois, il travaille même avec le client, qui met ses bras à disposition, à la place de ceux de Jérémy, le collaborateur usuel. Pour alléger le budget et pour le plaisir de participer, de ses propres mains, à la construction rêvée. Cela permet aussi de se rendre compte de la réalité du travail.
Un bois prisé au pays des tulipes
Cette rencontre avec les envies des uns et des autres amène Olivier à travailler de nouveaux matériaux. Il a ainsi dernièrement réalisé une construction en bois de cèdre, une première pour lui. Le client était d’origine hollandaise, pays où ce bois résistant aux conditions climatiques est traditionnellement beaucoup employé. En raison de l’odeur particulière qu’elle dégage, cette essence est moins utilisée pour l’intérieur. De l’armoire de balcon construite exactement en fonction de l’espace à disposition et des objets à ranger dedans à la rénovation d’une roulotte, il n’y a pas de limites au rêve, si ce n’est celles du porte-monnaie et des contraintes techniques. Il ne s’agit pas que le rêve réalisé s’écroule au premier coup de vent.
Quand on lui demande quelle est la création dont il est le plus fier, Olivier n’a pas de réponse unique. Manifestement, il est fier à chaque fois que le client est tout heureux de son nouveau cabanon ou de sa pergola. De même, il n’y a pas en particulier une réalisation qu’il voudrait absolument faire un jour. Il explique qu’il commence à rêver dès que le client lui raconte son projet. Les plans se dessinent dans sa tête et il imagine d’ores et déjà comment faire telle ou telle chose. Selon les périodes, les délais représentent une contrainte et un défi importants. Actuellement, le carnet de commandes est plein et il suffit d’un imprévu – si la maçonnerie n’est pas prête à temps, impossible d’enchaîner avec la suite – pour que le planning soit bousculé et accuse du retard.
D’Auboranges à Auboranges, en passant par Auboranges
Il n’y pas besoin d’aller très loin pour admirer certaines créations de Pavillon Nomade Sàrl. En fin d’interview, Olivier nous emmène chez un voisin, où il a – entre autres – construit un cabanon jumelé à un garage double, surmonté d’une terrasse ornée d’une fort jolie clôture. Si le design de la barrière a été imaginé par le client, Olivier a apporté son astuce de professionnel : il y a un léger espace entre les planches horizontales et les poteaux verticaux, pour éviter le stockage de l’humidité et ainsi prolonger la durée de vie du bois.
Enfant d’Auboranges, Olivier Crausaz a grandi à quelques pas de sa demeure actuelle. Ce qui ne l’a pas empêché de déménager des tas de fois… dans sa propre maison. Les lieux de vie de la famille migrent en effet au gré des travaux de rénovation. On peut très bien être nomade… sur un nombre restreint de mètres carrés. Cela fait vingt ans qu’Olivier travaille progressivement à l’aménagement de son foyer, si bien que quand il n’est pas sur le chantier d’un client, il a toujours « un clou à planter » chez lui !
Marinette