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Les 25 ans du Chœur Horizon

Une partition sans fausse note ni queue de poisson !

Voilà bientôt 25 ans que le Chœur Horizon berce les oreilles des habitants de la commune avec des chansons de variété française et étrangère. Coup de projecteur sur cette société qui fêtera, les 22 et 23 mars prochain, son jubilé d’argent, avec l’interview croisée de Sophie Bosson, présidente, et Raphaël Sudan, directeur du chœur.

Travelling arrière, jusqu’en mars 1999. C’est l’histoire de quatre copains – Evelyne et Maryline Bosson, Michel Bosson et Serge Demierre – qui aimeraient chanter, mais qui ont du mal à trouver leur bonheur dans les chœurs mixtes ou chœurs d’église de la région. Eux préfèreraient chanter de la variété française, des chansons plus actuelles. Ils décident alors de le créer eux-mêmes, ce chœur : ils envoient d’abord un courrier à tous les jeunes de la commune et pas mal d’intéressés se manifestent. Une enseignante présente dans le tout nouveau groupe prend en main les répétitions, grâce à ses connaissances musicales et ses notions de direction. Une seule voix, un seul registre, les jeunes apportent des idées de titres qu’ils aimeraient chanter : le chœur en est au stade d’embryon. Son seul objectif : chanter pour le plaisir, celui de se réunir et de partager un moment de musique ensemble. Puis, de fil en aiguille, et pour que le chœur continue d’exister, il faut le financer. On réfléchit alors à ses statuts, on l’intègre à l’Intersociété, on le fait exister officiellement : le Chœur Horizon est né.

 Après quelques années, l’envie de progresser se fait sentir. Une directrice professionnelle est engagée – Sylvia Fadda Baroni. Le chœur commence à se produire en concert et propose des animations. Raphaël Sudan, l’actuel directeur, rejoint le chœur quelques années plus tard, d’abord en tant que pianiste : « J’ai fait une année en tant que pianiste, sur un programme dont je me rappelle encore un peu – il y avait surtout du Michel Fugain – et ça s’est tellement bien passé que c’était convenu que je reviendrais l’année prochaine. » Quelques mois plus tard, le chœur le contacte à nouveau : ils n’ont plus de directrice et cherchent quelqu’un pour la remplacer. « J’étais dans un espèce de berceau où tous mes collègues pianistes, qui étudiaient en même temps que moi (ndlr : Raphaël Sudan était alors étudiant au conservatoire), avaient tous un petit job à côté en tant que directeur de chœur, donc je baignais un peu déjà là-dedans. Tout est parti comme ça : je vais jouer – parce que de toute façon il fallait un pianiste – et on verra bien ce que ça donne. »

 Voilà maintenant 18 ans que Raphaël donne le « la » aux chanteurs. Auteur, compositeur et interprète, cet homme-orchestre a plus d’une corde à son piano. Piano qu’il a si bien apprivoisé qu’il transmet ses connaissances en tant que professeur, mais exerce également le poste de chercheur en musicologie à la Haute École de Berne et officie en tant que pianiste de concert, ce qu’il considère comme son métier principal.

 Sur les 20 à 25 membres actifs du chœur Horizon aujourd’hui, une demi-douzaine étaient déjà là il y a 25 ans. Le nombre de chanteurs a varié d’une année à l’autre, avec une plus grande proportion de femmes. D’ailleurs, la présidente et le directeur lancent un appel : « Nous cherchons des voix masculines ! Nous avons dû bloquer les inscriptions féminines. Nous avons même une liste d’attente pour les femmes qui aimeraient venir et qu’on limite pour ne pas créer trop de déséquilibre. On aimerait trouver des hommes, alors… à bon entendeur, lecteurs du Pavé (rires) !»

 À l’heure de l’interview, les répétitions sont axées uniquement sur les chansons qui vont être produites sur scène les 22 et 23 mars prochain. Car les chanteurs exercent leur talent sur scène sans support visuel et doivent connaître tous les chants par cœur – à de rares exceptions près. Quant au thème de ce concert de jubilé, Sophie et Raphaël resteront très discrets : « On ne va pas en dire trop. Cette fois-ci, comme hôte d’honneur, nous avons fait appel à Jean-Félix Poisson. Il a la faculté de pouvoir écrire sur les choses atroces de la vie humaine et de le transposer dans un univers aquatique (ndlr : comme le nom de l’auteur l’indique). Ça rend les choses beaucoup plus douces et acceptables parce que cela ne met pas des humains en scène. » Ce chanteur-pianiste-compositeur excentrique a donc créé tout spécialement pour ce spectacle des chansons originales, véritables métaphores aquatiques sur la condition humaine.

 La thématique des concerts annuels – qui ont lieu toujours un peu avant Pâques – est décidée à la fin du printemps précédent par la commission artistique. C’est la présence de Raphaël qui a élargi, année après année, le répertoire du chœur, au départ principalement chanté en français. Rock, chants en anglais ou en espagnol : tout dépend du thème choisi et validé lors de l’assemblée générale. Les répétitions sont intenses entre septembre et mars, avec une pause de quelques semaines après le concert annuel. Les chansons sont toutes arrangées par Raphaël en fonction de l’effectif et par conséquent des registres.

 Lorsqu’on demande quel est le moteur ou le leitmotiv du Chœur Horizon, Sophie répond : « Je dirais l’amitié. Ça a toujours été fort. » Des liens qui se créent pendant et après les répétitions, ou lorsque le chœur participe à des événements à l’étranger. Car nos chanteurs partent régulièrement au-delà de nos frontières – tous les trois ans – à la rencontre d’autres chorales, à l’occasion de festivals de chants internationaux ou d’échange, dont les derniers ont eu lieu en France ou encore en République Tchèque.

 Vous l’aurez compris, si aimer chanter est le premier critère de sélection pour faire partie de ce chœur, le deuxième sera d’être doté d’un solide capital sympathie. La présidente et le directeur sont raccord : les compétences humaines sont ce qu’elles sont, mais les capacités musicales, elles, peuvent toujours s’améliorer.

Virginie Barrelet

Infos:
site du Choeur Horizon