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Marie-Jeanne et Jean-Pierre Cottet 

noces de diamant : 60 ans d’amour et de bonheur

Nous vous parlons ici d’un temps que les moins de 20 ans (et même plus !) ne peuvent pas connaître… L’époque où pour contacter sa belle, il fallait utiliser un téléphone accroché au mur et demander l’autorisation des  parents pour lui parler, où les sorties se limitaient à l’intérieur du village, voire le village d’à côté, où « sortir ensemble » se disait « fréquenter » et où les jeunes mariés passaient peu de temps à préparer la journée de célébration, concentrant leurs efforts sur la construction de leur vie future

Marie-Jeanne et Jean-Pierre sont comme l’image d’Epinal de cet anniversaire. Des personnalités bien connues à Rue, mais d’une telle humilité que la gêne les gagne quand on le leur signale. Ils ont grandi ici et y ont construit toute leur vie. D’une grande discrétion mais d’une gentillesse et générosité sans pareille, ils ont toujours répondu présent pour rendre service à leur prochain ou à leur communauté. Rencontre suspendue dans le temps, touchante de simplicité, avec ce couple qui raconte son parcours, l’histoire d’une vie.

Leur rencontre

Jean-Pierre est né à Rue, dans une fratrie de 12 enfants, à la ferme familiale où ils habitent encore. Marie-Jeanne est née à La Joux. Elle est arrivée à Rue à l’âge de 7 ans, recueillie par sa tante au décès de sa maman. Ils ont gentiment appris à se connaître à l’école, mais chacun a grandi un peu de son côté. Adolescence et premières sorties : « Bien sûr, j’ai eu quelques amourettes », explique timidement Jean-Pierre. « La société de jeunesse existait mais était encore réservée aux garçons. Pour rencontrer les filles, les occasions étaient moins fréquentes que maintenant. »

Dans la région, il y avait des projections dans la salle d’Ursy, organisées par le curé. « Un soir, j’étais célibataire, je savais que Marie-Jeanne était libre aussi. J’ai essayé de l’appeler pour lui proposer d’aller voir un film. » Elle a accepté. Marie-Jeanne renchérit : « Ma tante, quand elle a entendu que c’était Jean-Pierre, m’a dit qu’il ne fallait surtout pas refuser, et il est venu me chercher avec sa Vespa. » Ils ont « fréquenté » ainsi durant une année, avant de se marier.

Leur mariage

Ils se sont dit oui le 16 septembre 1963 à l’état civil de Rue (à l’époque, il y en avait un dans chaque commune). Elle a 27 ans, lui 26. « C’était simple, on prenait rendez-vous, on se mariait, seuls les témoins étaient présents, on allait boire un verre à l’Hôtel de Ville et voilà… »

Le 21 septembre 1963, c’est au tour du mariage religieux à l’église de Rue. La cérémonie se fait le matin, sans chichi, suivie d’un repas commandé par le mari à l’Hôtel de Ville, en compagnie des témoins et de la famille. « Il y avait peu de voitures, les gens ne pouvaient pas tellement se déplacer ou aller bien loin », précise Jean-Pierre. Pour avoir une photo souvenir, les mariés se déplacent à Romont, chez un photographe, avant la cérémonie. Le départ pour le voyage de noces a lieu tout de suite après le mariage, en Suisse. Nos tourtereaux partent donc en train, après le repas de fête, pour passer 3 jours dans de la famille de Jean-Pierre en Suisse alémanique.

Leur histoire

La vie a continué ainsi. Trois garçons sont venus agrandir la famille, en 1964, 1966 et 1974. Jean-Pierre tient la ferme agricole et travaille en parallèle pour la commune comme piqueur (personnel communal travaillant sur demande pour des travaux spécifiques liés à la forêt ou la neige). Il fait partie du chœur mixte et de la fanfare, qu’il affectionne particulièrement. Marie-Jeanne s’occupe des enfants, aidant sa belle-maman et Jean-Pierre dans les travaux de la ferme. Elle passe son temps libre au tricot ou au crochet, pour offrir des cadeaux autour d’elle. Quelques années plus tard, l’agriculture devenant de plus en plus difficile, surtout avec un petit domaine, Jean-Pierre décide d’arrêter l’exploitation et de prendre un emploi fixe à la commune. Ils ont avancé ainsi, toujours dans le respect de l’un et de l’autre. « Bien sûr, on a connu des bons et des mauvais moments dans notre vie. Dans un couple, chacun doit faire des concessions ou le poing dans sa poche. Mais… on peut dire qu’on s’est toujours bien entendus, il n’y a jamais eu de problèmes ou de gros désaccords entre nous. »

Leur vie aujourd’hui

Ils aiment passer du temps avec leur famille, avec laquelle ils sont très proches. Ils sont attachés à leurs 8 petits-enfants, qu’ils aiment voir débarquer chez eux pour une visite, prendre conseil ou raconter leurs aventures. Ils sont heureux dans leur retraite, toujours en s’émerveillant des choses simples de la vie. « On a la santé. Bien sûr les rhumatismes et l’arthrose ne sont pas toujours agréables, mais ma foi, cela fait partie des aléas de notre âge. »

Prévoient-ils quelque chose pour ce mois de septembre ? « Oh, on ne prévoit rien de spécial, on a déjà fêté nos 40 ans de mariage, alors on verra. »

Et quand on leur demande la recette pour arriver à 60 ans de mariage : « Il faut juste s’aimer et se respecter ! » Il suffit alors de les regarder pour que cela paraisse si simple et évident !

Anecdote bonus : En 1969, lors de la Fête des Musiques à Ursy, les organisateurs ont eu besoin d’une robe de mariée pour le cortège. C’est tout naturellement que Marie-Jeanne a prêté la sienne pour ainsi lui offrir une seconde vie !

Sophie Bosson