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L’équipe de l’AES

Six anges gardiennes à l’accueil enchanté

Une éducatrice de la petite enfance, deux assistantes socio-éducatives, une maman de jour chevronnée et deux auxiliaires formées : il ne faut pas moins de 12 mains pour proposer « Aux Glânetons » l’accueil extra-scolaire de la commune un cadre à la fois ferme et bienveillant.

Dans son édition du mois de décembre 2023, le Pavé vous a fait visiter les locaux fraîchement agrandis de l’Accueil extra-scolaire. Pour ce numéro printanier, la rédaction est allée faire connaissance avec les personnes qui font vivre cet endroit et accueillent effectivement les enfants du cercle scolaire. Car si la qualité des lieux a son importance, ce ne sont évidemment pas les murs qui s’occupent de la cohorte de bambins et pré-ados qui fréquentent les lieux.

Professionnalisation

Depuis 2022, c’est Marielle Fernandez Ramos qui assume la responsabilité de l’Accueil, entourée d’une équipe réunie autour d’un projet pédagogique.

L’entrée en fonction de ce staff ad hoc coïncide avec la quasi-explosion du nombre d’élèves inscrits à l’AES. Cette hausse de l’effectif nécessitait impérativement une montée en puissance, à la fois spatiale (les locaux) et « managériale » (l’équipe d’encadrement). La formule antérieure a eu tellement de succès qu’il a fallu un jour passer la vitesse supérieure.

Marielle nous reçoit dans un espace collectif (son bureau est glacial en ce mardi de janvier), avec beaucoup de calme, un sourire et une flamme dans les yeux. C’est manifeste, elle aime son travail.

La discussion s’ouvre sur la liste des prénoms de ses collègues : Vanessa, Maude, Carmen, Tania et Deborah. Au quotidien, ce sont elles les visages et les mains qui guident les pas des quelque 70 inscrits. Un stagiaire viendra bientôt compléter l’effectif et il est d’ores et déjà prévu que ce jeune fasse ensuite son apprentissage d’assistant socio-éducatif à l’AES. L’équipe – que Marielle décrit comme soudée et totalement alignée – aura ainsi l’occasion de transmettre ses connaissances et d’offrir une place de formation à un jeune de la région.

L’essentiel au milieu

La responsable résume la philosophe du lieu, de l’équipe et du CIS (Comité intercommunal scolaire) par la volonté commune « de placer l’enfant au centre », relevant que ce dénominateur commun permet de dégager beaucoup de synergies et d’assurer une collaboration efficace également avec l’école et les transports. « L’AES n’est pas l’école, ni la maison. C’est un lieu de socialisation, qui doit permettre à chacun de trouver sa place. Il y a des règles, comme dans toute communauté. Nous souhaitons laisser aux enfants l’occasion d’expérimenter, sans être forcément guidés. Ce sont les prémices de la vie en société, sans les parents, dans un cadre ouvert et bienveillant. Contrairement à l’école, il n’y a pas de programme à suivre, pas d’évaluations, ni de notes. L’enjeu est davantage d’apprendre à respecter les autres tout en se respectant soi-même. L’équipe de l’AES a à cœur que les enfants se sentent accueillis, valorisés, écoutés et puissent être eux-mêmes. » Au sujet de la bienveillance, mot à la mode volontiers accommodé à toutes les sauces, notre interlocutrice souligne qu’il faut l’entendre comme « le contraire de la malveillance ». Il s’agit de « cultiver un état d’esprit positif et non pas d’être gentil ».  Une saine façon d’exercer sa liberté sans nuire à autrui. Pour les adultes, il ne s’agit pas non plus de « dire oui amen à tout. Toutes les études en psychologie de l’enfant ont depuis longtemps et largement démontré qu’un cadre est indispensable pour lui apporter la sécurité dont il a besoin. »

Une enfance éveillée mais très connectée

Les enfants de 2024 sont « curieux, dans le bon sens du terme, c’est-à-dire curieux de tout et en quête de sens. Ils questionnent beaucoup, à la recherche du pourquoi et du comment. Pourquoi mangeons-nous avons des couverts ? Pourquoi laisser traîner ma veste par terre n’est pas une bonne idée ? Et pourquoi non, d’abord ? » En voilà une bonne question ! « Cela nous oblige à nous interroger nous-mêmes et à nous remettre parfois en question », sourit Madame AES. Par rapport aux générations précédentes, ils font face à une « hypersocialisation » introduite par l’avènement du numérique. S’il a d’indéniables avantages, il prive aussi les enfants « du sas de sécurité, de la bulle que représentait la maison auparavant. Quand nous étions élèves nous-mêmes, une fois la porte refermée, nous avions la paix et le téléphone fixe passait par le filtre des oreilles parentales. »

Les joies et les peines du métier

Quiconque a gardé ne serait-ce que quelques heures un petit neveu s’en doute : le métier d’accueillante n’est pas de tout repos. Il est exigeant physiquement, psychologiquement, émotionnellement. La mission contraint tout l’être à une sollicitation permanente et les responsabilités ne sont pas minces. « Un opérateur sur machine peut être morose, la machine s’en fiche. À l’AES, si l’on n’a pas envie d’être là, ce n’est pas possible, cela se ressent tout de suite », explique Marielle Fernandez Ramos. Il y a aussi les moments de stress, par exemple si un enfant est absent et que les parents ont simplement oublié de l’annoncer malade. Dans de tels cas, « nous avons des procédures, nous savons réagir. » Il n’empêche que l’équipe n’échappe pas à la poussée d’adrénaline.

Pour le prix de cet engagement, les récompenses sont dans les sourires des enfants, qui montrent qu’ils sont contents d’être là, racontent leur journée. L’équipe s’attache à leur transmettre des valeurs, comme le respect. Voir peu à peu les graines de cette culture germer est une récompense qui donne envie de se lever à nouveau le lendemain matin.

Au cœur des villages

L’AES a pris ses quartiers à un jet de pierre de l’école, par un heureux hasard. Il en est de même pour l’aménagement des lieux, fruit du pragmatisme : l’endroit a été rendu fonctionnel au plus vite, avec les moyens du bord et compte tenu des murs existants. Marielle confirme l’impression du Pavé : il y a une belle surprise à l’arrivée ! L’endroit recèle une certaine magie, avec un côté labyrinthe et cachettes secrètes. Ces locaux sont propices à une cohabitation harmonieuse, ils permettent très fluidement d’être à la fois séparés et réunis. En fin d’interview, des enfants sont déjà arrivés pour le dîner qui approche. On les entend gazouiller tout près, dans une ambiance feutrée, sans que la discussion en soit gênée. Marielle souligne aussi l’avantage que le bâtiment soit au centre village de Promasens, localité au centre du Cercle scolaire. Il lui est arrivé d’entendre un élève d’Ecublens s’exclamer face à la fenêtre : « Je vois ma maison ! » Un proverbe africain affirme qu’il faut tout un village pour élever un enfant. Est-ce encore un clin d’œil du destin ? Toujours est-il qu’à l’AES « Les Glânetons », les nouvelles générations sont au centre et au cœur, dans tous les sens du terme.

Marinette

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