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Atelier Coquelicot

Marine Clément s’arrange avec les fleurs

Dans ce numéro hivernal, période où les végétaux sont normalement au repos, nous partons à la rencontre de Marine Clément, propriétaire de l’Atelier Coquelicot, à Rue. Créatrice d’ornements végétaux, elle s’inspire des saisons pour ses ateliers et productions florales uniques.

© Jocelyne Barras-Mesot

« Je suis née à Rue où j’ai effectué toutes mes écoles, puis je suis allée au CO à Romont et j’ai commencé à faire des stages. A la fin de l’un d’entre eux, la responsable m’a directement proposé de faire mon apprentissage et j’en ai saisi l’occasion. »

Dans ce magasin, elle y a énormément appris, même si elle avoue que ça a été très dur : « Il y avait pas mal de travail et j’ai dû prendre beaucoup de responsabilités. En revanche cela m’a permis, en sortant d’apprentissage, d’être directement gérante d’un magasin. » La jeune femme n’en reste pas à son CFC de fleuriste et souhaite découvrir un autre domaine, tout aussi « nature » : le paysagisme. « J’ai adoré ! Pour moi c’est vraiment le métier que j’aime même si, physiquement, j’ai dû arrêter après quelques années. »

Après sa formation de paysagiste, elle ouvre son magasin de fleurs tout en continuant à travailler comme paysagiste, un jour par semaine. Lorsqu’elle attend son premier enfant, elle ferme son entreprise, ne voulant pas être maman et entrepreneure à la fois. Cependant, elle poursuit son activité de paysagiste, jusqu’à ce qu’elle attende son deuxième enfant. À ce moment-là, cela devient difficile de pouvoir récupérer physiquement. Marine retourne alors travailler auprès de la femme qui l’a formée : « Pour moi c’est une personne vraiment très forte et surtout, elle est comme moi, passionnée par son activité. »

« En étant maman de deux enfants, le plus simple a été de pouvoir travailler depuis la maison et j’ai la chance de vivre à l’endroit idéal (Ndlr : Marine vit à la sortie de Rue, dans une ferme rénovée dans laquelle elle y a également son atelier). Pour moi, le plus important n’est pas tellement la vente, mais plutôt le partage. J’adore ces moments remplis de richesses lors des cours que je donne aux enfants ou aux adultes. Cela va au-delà de la transmission d’un métier. »

Ces cours de créations florales et décoratives se déroulent généralement en deux parties. Première étape : l’apprentissage de la technique. Marine montre les bases nécessaires à la préparation des objets, avant d’attaquer la deuxième étape : la créativité ! Laisser libre cours à son imagination afin de décorer la base que les participants viennent de préparer. « C’est le moment agréable où l’on s’éclate ! C’est vraiment chouette ! »

Grâce à sa formation de paysagiste et au jardin qu’elle entretient, Marine a tout ce dont elle a besoin pour ses créations. Elle cultive une partie de ses fleurs afin de pouvoir se servir directement à la source et le moins possible auprès de fournisseurs externes. C’est un choix qui se veut éco-responsable, dans un contexte où, selon elle, « on ne sait généralement pas d’où viennent les fleurs coupées, ni combien de temps elles dureront. » Marine reste très à l’écoute des envies de ses clients, mais prévoit aussi les quantités de végétaux dont elle aura besoin pour ses ateliers. Elle souhaite rester dans un métier « passion », avec des créations personnalisées, et non dans une production à la chaîne. Son atelier se trouvant à la maison, elle s’y rend lorsqu’elle en ressent l’inspiration et se permet de suivre les saisons.

La jeune femme de 32 ans avoue que son côté créatif n’est pas inné. Enfant, elle n’était pas tout le temps entrain de dessiner, ni de faire des bricolages. Elle a beaucoup appris grâce à sa patronne d’apprentissage. « J’ai aussi la chance d’avoir des clients qui me font confiance ! Puis, la possibilité de travailler à l’atelier dès que j’ai une idée en pleine journée, ou encore le soir, me permet de créer des arrangements uniques ! Lorsqu’on possède un magasin, on n’a pas le choix, il faut le remplir pour pouvoir vendre. »

Son inspiration ? « La nature, les saisons ! Surtout le printemps et l’automne avec leurs couleurs, leurs fleurs et végétaux très riches. » Contre toute attente, l’été est la saison la moins inspirante pour elle : « Les fleurs des champs doivent rester dans leur environnement. Un coquelicot ne tient pas dans un arrangement. Il doit rester dans la nature. Il ne tiendra que20 minutes dans un vase. » D’ailleurs, Marine a choisi le nom de cette fleur éphémère pour son atelier car elle voulait que ce soit simple à retenir.

Son concept ? « Les gens prennent contact avec moi, un peu en avance, pour me dire ce dont ils ont envie. Je leur envoie des photos de la création et ils peuvent passer la chercher dès qu’elle est disponible. » En plus des cours qu’elle planifie tout au long de l’année, elle organise également des portes ouvertes au fil des saisons et de son inspiration.

« Petite, je ne courrais pas après les fleurs, même si j’ai grandi dans la nature. J’ai simplement saisi l’opportunité que l’on me donnait. » Pour celle que rien ne prédestinait à devenir fleuriste, on retrouve sa « patte » de créatrice dans chacune de ses créations, même si elle-même ne se considère pas comme une artiste.

Christelle Chillier

Infos:
Facebook : Atelier Coquelicot Marine Clément
Instagram : @atelier_coquelicot1673