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Rockin’Glâne festival : let’s rock’n roll !

Des musiciens de différents groupes se produisant jusqu’alors dans la cave de la Crêperie Entre Terre et Mer ont eu l’idée, en 2017, de créer un événement musical pour notre région, plutôt qu’un simple concert. Leur proposition : un festival, en Glâne Sud, afin que les groupes locaux puissent jouer devant leur public et que la population découvre aussi les talents musicaux du coin. Le Rockin’Glâne – allusion au « Rock Im Park » (ndlr : festival rock à Nürnberg, en Allemagne) – était né.

Une partie des membres du comité. En haut, de gauche à droite : Massimo Constantini,
Basile Cachin, Joy Bachelard, Gregory Furat, Jérôme Ayoz. En bas : Bastien Vienny,
Axel Fontaine, Laetitia Grivaz, Brian Dougoud, Lucie Pittet

Les 25 et 26 août derniers ont vu vibrer la 4ème édition. Les groupes se sont succédé devant un public très nombreux et des plus varié, dopé par une météo clémente. Vendredi : soirée plutôt calme, de style « after work » avec « The Woodgies » et « Buckle up ». Samedi, la première scène a été mise à disposition de l’Ecole de Musique d’Oron afin de faire découvrir à des jeunes musiciens l’adrénaline d’un public. « Women in black » puis « Cold Guns » ont foulé la scène à leur tour. Les deux têtes d’affiches, « Crimson Pride » et « Among Vultures » ont clos cette édition en faisant vrombir les amplis du stade des Ecoulas.

Lors de la préparation de cette édition, le comité a été approché afin d’en découvrir les coulisses.

Ce sont des jeunes de la région, pour la plupart musiciens, tous imprégnés de musique et fans de rock, et qui démontrent tous la même envie : partager leur passion. Par leurs expériences personnelles, ils savent qu’il est compliqué de trouver des scènes locales. Jouer dans un bar à Lausanne est bien sûr intéressant, mais l’émotion n’est pas la même. La scène de Rockin’Glâne est ainsi réservée principalement aux groupes locaux.

Et pourquoi à Promasens ? « La Basse-Glâne bouge quand même très peu et pourtant il y a énormément d’amateurs de rock par-là. Au terrain de Promasens, il y a tout : des abris, l’électricité et en plus nous sommes dans notre village, donc nous avons une certaine fierté de le faire là, les gens sont heureux de venir. » explique Basile Cachin, vice-président.

Brian Dougoud, le nouveau président, rajoute : « Nous avons à cœur de le faire ici, de pouvoir montrer notre festival à nos copains. »

Une douzaine de membres composent cette association, pilotée par un comité central. Comme partout, il y a du va-et-vient : « Ce n’est pas évident de s’investir sur la durée dans un festival en tant que bénévole, de devoir gérer les différentes tâches en plus de son quotidien », explique Brian.

Le style musical ? « Du rock, qui peut tirer un peu sur du métal. Bref, du rock, dans plein de déclinaisons différentes, mais du rock !», soulève Massimo Constantini, caissier. Il tient à préciser : « Et des groupes de suisse romande ! Nous voulons faire tourner les groupes locaux. Une fois que nous aurons épuisé le stock, on verra… ».

Pour le moment, aucun souci de programmation. Le festival est reconnu à présent, et ils reçoivent des dizaines de demandes de groupes qui souhaiteraient se produire, même de France ! Grâce à cela, le staff « Programmation » a pas mal de travail de sélection et a le luxe de pouvoir choisir selon ses propres critères. Le comité démarche également quelques groupes, repérés ailleurs ou alors connus des membres.

Une autre spécificité du festival : le prix libre. Il n’est pas gratuit, chacun peut donner ce qu’il souhaite. Joy Bachelard, secrétaire, explique : « Les gens sont très généreux en prix libre, nous avons l’impression que ça leur fait plus plaisir de donner. » Brian rajoute : « Le but est que cela soit accessible pour tout le monde, pour tous les budgets. »

Mais ce critère signifie un stress supplémentaire dans l’organisation, car les dépenses, elles, sont fixes. Les groupes reçoivent leur cachet, même si la pluie peut dissuader certains visiteurs…

Le festival a déjà grandi et a passé à une durée de deux jours au lieu d’un. Pour le moment, l’objectif est de rester à taille humaine. Il y a déjà énormément d’éléments à gérer : tout ce qui est musical, les infrastructures, l’accueil, la restauration, le marketing, le sponsoring, le montage et démontage, le parking, etc. Des défis, il y en a. Outre ceux liés aux finances, celui de trouver des bénévoles est important. Selon Basile : « Il est difficile de trouver des bénévoles mais nous ne sommes rien sans eux, alors nous sommes généreux. L’année passée, nous leur avons offert un repas à la Salle des Remparts ». Pour cette édition, une collaboration s’est créée avec la Jeunesse du Sud pour des échanges de services.

« Sitôt une édition terminée, il faut relancer la suivante ! Passer à plus grand deviendrait trop compliqué… On pense déjà aux choses à améliorer sur la version actuelle, on demande aux musiciens, au public, et nous le faisons évoluer dans le bon sens, année après année. C’est la beauté de notre festival », explique Brian.

Entre 700 et 1200 visiteurs sont attendus durant le week-end. Des grands-parents supporters de musiciens, une famille qui vient manger une saucisse, des ados curieux de découvrir autre chose que du rap ou un fan de rock avec une ceinture à clous qui vient pogoter devant la scène : tous créent l’ambiance typique de ce festival.

Les « bosseurs », eux, ne se produisent finalement pas vraiment et laissent « leur » scène à d’autres musiciens. Ils en sont heureux. Entre l’émotion de voir un membre de sa famille sur la scène, de pouvoir fêter son anniversaire à « son » festival, de se faire applaudir par le public pour le travail accompli ou de boire enfin une bière quand tout est rangé, chacun en retient un instant d’adrénaline.

« Il ne faut pas se le cacher : au départ, tout le monde nous voyait perdants : des jeunes, du rock, rien ne va aller. Mais finalement, les lieux ont toujours été rendus propres. On a du respect envers tout, et une énorme entente avec le foot. Ce que nous faisons, ça roule ! Le public, les groupes, les sponsors et la commune ont maintenant confiance en nous et ça, c’est grandiose ! » termine Basile.

 Sophie Bosson

Infos 
rockinglane festival