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Solène Bessire

de l’entraînement à la compétition sur tous les fronts

Solène est une jeune hyperactive chapeloise. À 18 ans, elle est profondément enracinée dans son village natal mais avoue son besoind’équilibre, entre cet attachement local et ses ambitions personnelles et professionnelles. Membre de la Jeunesse de Chapelle-Gillarens,
elle aime les sorties entre potes. Mais elle enfile aussi très souvent sa panoplie de gardienne de l’équipe d’unihockey de Giffers, sans négliger son apprentissage de dessinatrice-constructrice industrielle.
Cette sportive défend fermement ses buts sans laisser de chance aux autogoals.

Solène a grandi à Chapelle et a fait toute sa scolarité dans le cercle ACER (Auboranges, Chapelle, Ecublens, Rue). À 16 ans, elle s’est envolée du nid familial – sans quitter le village – afin d’emménager avec son copain, avant de revenir au bercail familial en couple, le temps de finir ses études. Solène est en troisième année d’apprentissage de dessinatrice-constructrice industrielle avec maturité, au sein de l’entreprise Bobst à Lausanne. Elle explique ce métier peu connu : « Je fais de la conception 3D sur ordinateur, puis je fais les dessins et je les donne à la production afin qu’ils les usinent. En résumé, je fais des pièces de machines. Il y a plein de débouchés, je pourrais par exemple travailler dans l’horlogerie. ».

Cette jeune téméraire n’en reste pas là : « L’année passée, mon formateur nous a demandé si on connaissait les Swiss Skills et si on était intéressé. J’ai accepté tout de suite ! Il s’agit d’une sorte de championnat entre apprentis. Il y a d’abord des sélections régionales : on était 13 pour la Romandie et les 5 premiers classés étaient retenus. J’ai terminé quatrième ; alors j’ai passé les sélections nationales à Zurich. J’ai fini huitième sur les 24 meilleurs, j’ai ainsi été sélectionnée pour la dernière étape à Berne. »

Bientôt sur le grill, au bord de l’Aar

Cette finale se déroulera en septembre. Solène aura des épreuves de six heures, durant quatre jours. Décrocher la première place lui permettrait de partir un mois à Shangaï en 2026 pour défendre son métier et la Suisse lors des « World Skills ».

Solène ne se met pas de pression : « C’est déjà chouette d’avoir été prise pour aller à Berne. Maintenant, mon rêve serait d’être dans les dix premiers. Mais je vais surtout profiter à fond de l’expérience. Dans tous les cas, sur un CV cela reste une plus-value. En plus, tout est en anglais depuis les sélections régionales. Ce n’est pas trop ma langue de prédilection, alors cela me permet de dépasser mes limites. »

Solène s’entraîne avec son papa : « On a une imprimante 3D à la maison et je suis en train de lui faire une pièce pour sa voiture. Il me donne plein d’infos ou me demande de modifier parce qu’il imaginait plutôt comme ci ou comme ça, c’est mon client le plus exigeant. »

Sur les qualités que requièrent son métier, Solène reste humble : « J’ai toujours aimé la robotique, la mécanique. Le frère de ma marraine, qui travaille chez Bobst, m’a parlé de ces trois métiers : polymécanicienne, automaticienne et dessinatrice. J’ai fait plein de stages pour les découvrir. J’ai longuement hésité avec polymécanicienne, mais finalement le côté plus artistique de dessinatrice m’a convaincue. »

Après son apprentissage de quatre ans, Solène projette d’étudier à l’école d’ingénieurs en génie mécanique, à Fribourg, pour s’ouvrir d’autres portes, comme la réalisation de tests techniques en laboratoire. Car oui, Solène nous dévoile qu’un vélo, par exemple, est testé en laboratoire par un ingénieur avant d’être mis sur le marché, afin de voir sa résistance au vent, au poids, etc. Elle réalisera cette formation sur quatre ans, plutôt que trois, pour laisser un peu de place à sa passion : l’unihockey.

La cage change, elle reste solidement campée devant

Elle a débuté ce sport au sein de l’équipe junior de l’unihockey Glâne. Elle est ensuite partie dans l’équipe U14 (moins de 14 ans garçons et moins de 17 ans filles) de Lausanne. Avec eux, elle a eu la chance de participer à un tournoi international à Prague qui lui a permis de se forger une bonne expérience. Elle a été ensuite sélectionnée par l’équipe U21 d’Yverdon (moins de 21 ans, seule équipe féminine de Suisse romande à jouer sur grand terrain). La gardienne a joué dans les deux équipes pendant une saison avant d’intégrer celle de ligue nationale B d’Yverdon. « Cela a été compliqué, on était quatre pour le poste, on ne jouait pas beaucoup, les résultats n’étaient pas bons. Je ne me plaisais plus. J’ai été au culot : j’ai envoyé un mail de motivation à l’équipe U21 de Giffers. Quelques jours après, j’allais essayer un entraînement et je suis restée. »

Après l’anglais, c’est l’allemand et le suisse allemand que Solène perfectionne !  « C’est surtout très motivant de jouer avec une équipe qui se trouve en haut du classement. Dès la première saison, j’étais dans la sélection de jeunes pouvant être appelées à jouer avec l’équipe de ligue A en cas de besoin. Depuis la saison passée, je joue avec les adultes, en ligue B, car l’équipe est redescendue. Malheureusement, je me suis blessée au genou au mois d’octobre, je me suis fait opérer deux fois, cela a coupé ma saison et a été long. »

Solène a pu reprendre l’entraînement ce printemps. Afin de rattraper le temps perdu, elle n’a pas hésité à s’inscrire à un camp intensif de quatre jours pour les gardiennes, en Lettonie. Elle est ainsi prête à retrouver les terrains et à parcourir la Suisse pour affronter les différentes équipes de ligue nationale B. « Maintenant que j’ai la voiture, c’est plus facile pour mes parents. Avant, ils m’amenaient deux fois par semaine à Giffers pour les entraînements, en plus des déplacements pour les matchs qui peuvent être le samedi en Appenzell et le dimanche à Berne ! »

Solène rêve d’un avenir en unihockey, de retrouver la ligue nationale A et, pourquoi pas, l’international. Avec l’école d’ingénieurs, elle aurait possibilité de faire six mois à l’étranger. Elle a espoir d’aller en Finlande, par exemple, où l’unihockey a une bonne renommée.

Dans cinq ans, elle espère qu’elle aura terminé ses études, éventuellement décroché un poste chez Rolex, sera bien intégrée au sein d’une équipe d’unihockey et habitera un nouvel appartement avec son copain. Idéalement à Chapelle. « Pour rien au monde, je n’irai habiter loin d’ici ! »

Sophie Bosson