
Chœur mixte paroissial de Chapelle-Gillarens
Du chant, des liens familiaux et une mixité plus complexe qu’il n’y paraît !
Cette chorale a été fondée par des familles Repétacî (habitants de Gillarens « rapiécés » en patois) et Chapeloises en 1929, suite à la séparation des paroisses de Promasens et Chapelle-Gillarens. D’abord réservée aux voix masculines, elle s’est ouverte officiellement aux tonalités féminines en 1967. Laurent Monney, président, livre les secrets de cette partition sans fausse note depuis presque cent ans.

Un chœur mixte paroissial, comme son nom l’indique, est lié aux activités religieuses d’une paroisse catholique. Le président de celui de Chapelle-Gillarens explique : « Cela peut être un frein pour intégrer un chœur mixte de paroisse, mais il faut plutôt le voir comme une chance de pouvoir faire un concert deux fois par mois. Ce sont des moments assez profonds et émouvants, même pour les membres qui sont peut-être moins croyants ou pratiquants. On est là pour égayer les messes et les gens sont reconnaissants, avec toujours un mot gentil à la fin des cérémonies. »
En mélodie de fond : des liens familiaux
Laurent Monney a grandi et a toujours vécu à Chapelle, dans la ferme familiale où il a baigné dans le chant depuis sa naissance. Il préside la société depuis 2012, entouré actuellement au comité de Sandra Curty, Julien Monney, Françoise Flückiger et Magali Pasin. Ce mélomane a commencé le chœur mixte à quinze ans : « Avec mes frères et sœurs une fois l’école secondaire finie, on allait chanter avec nos parents, sans réfléchir. Les jeunes du village faisaient partie de la société de jeunesse et ceux qui aimaient chanter faisaient en plus le chœur mixte, c’était naturel. »
Cet esprit familial a, selon lui, permis à son ensemble de perdurer au fil des ans et de traverser certaines difficultés comme la dernière pandémie qui a mis à mal bon nombre de sociétés ou d’activités sociales et culturelles : « Nous avons la chance d’avoir un noyau fort et fidèle, dont pas mal de membres qui ont plus de quarante ans de chant ! Cet aspect familial crée un lien, le socle du Chœur. On retrouve encore ces mêmes familles avec bien sûr des gens extérieurs qui se rajoutent. »
Mixte : sans bémol
Premièrement, mixte en genre : ils ont un bon équilibre vocal avec douze hommes et dix-sept femmes qui peut faire rêver pas mal de chœurs. Ensuite, mixte en âge car le plus jeune a 13 ans et le plus âgé 79. Selon l’estimation du président, l’âge moyen se situe autour des 45 ans.
Laurent explique la dernière mixité : « On essaie de trouver un équilibre entre ce qu’on fait en et hors église. Nous n’avons pas forcément un concert annuel ici mais nous essayons d’aller chanter à l’extérieur une fois par année. » Ainsi, le chœur répète le vendredi soir de 20h15 à 22h, à Chapelle, afin de travailler des chants liturgiques, mais surtout un programme profane. « Nous sommes aussi très ouverts à faire des activités avec les autres sociétés, à trouver des synergies. On est ainsi mixte aussi dans nos activités. »
Actuellement, les vocalistes de Chapelle-Gillarens sont en pleine préparation pour leur participation à la fête des Cécilienne qui se déroulera à Semsales, en mai. (Ndlr : Tous les 5 ans, les chœurs paroissiaux se réunissent par décanat – regroupement des chœurs par région – pour une grande fête qui leur permet de se présenter devant un jury, de participer à des messes ou chants d’ensemble.)
La jeunesse donne le tempo
« On essaie de cultiver l’envie chez les jeunes, en les intégrant dans le choix des chants. On invite les enfants ou petits-enfants, les servants de messe sur trois ou quatre chants lors de la messe de Noël ou nos concerts. On sème des petites graines. Cette année, nous avons un groupe de 13 à 20 ans qui a commencé, cela dynamise beaucoup. »
De la jeunesse, il y en a aussi sur la tribune : Robin Curty, âgé de 15 ans, est organiste depuis 2 ans. Cela semble motiver les cousins, qui ont commencé le chœur, et vice-versa. « On a quand même de la chance que toutes les planètes soient alignées, ce sont toutes ces petites choses qui font que notre chœur va bien encore à l’heure actuelle. On est vraiment reconnaissants. »
Autre source de jouvence, leur directeur, âgé de 17 ans à ses débuts et qui est là depuis 25 ans. L’histoire d’Etienne Crausaz et du Chœur mixte de Chapelle-Gillarens a débuté grâce au hasard ou, comme dirait Laurent, à un nouvel alignement de planètes. Ce jour-là, il accompagne la chorale en costume de musicien pour l’inauguration des vitraux. Pendant l’apéritif, entre deux verres qui s’entrechoquent et une discussion sur le départ de la directrice en place, proposition lui est lancée : diriger ce chœur serait une riche expérience pour lui en formation à l’École Normale de Fribourg ! Quelques jours plus tard, le président de la paroisse signe ainsi le contrat à Rue, chez les parents de ce musicien aux multiples facettes. Laurent explique : « Etienne et ses talents de musicien, d’arrangeur, de compositeur avec sa pédagogie hors pair mettent tout le monde d’accord au sein de la société. »
La coda1
Le président ne se repose pas sur ses lauriers et espère pouvoir fêter sereinement les cent ans du chœur en 2029 : « Il est important d’avoir en permanence un renouvellement et de fidéliser les jeunes. On réfléchit aussi à fédérer du monde pour cet anniversaire, avec des gens qui pourraient participer à court terme, sans faire partie de la société. »
En attendant, ils accueillent volontiers de nouveaux chanteurs et chanteuses, dès l’âge de douze ans. Toute personne intéressée peut tester quelques répétitions. Ils ne demandent pas de cotisation ou de compétences particulières, l’envie d’intégrer une société et de chanter suffisent. « Le but est de cultiver la bonne humeur ensemble, simplement. »
Sophie Bosson
1 Coda : passage final en musique
Infos:
Laurent Monney au 079/785 79 88
email: laurent_monney