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Biodiversité

cette richesse à protéger et favoriser 

Patrimoine naturel qui sera laissé en héritage aux générations futures, la biodiversité a une valeur à la fois économique, sociale, culturelle et esthétique. C’est bien plus qu’une notion à la mode :  toute notre société en est responsable et chacun de nous a un rôle à jouer pour la préserver.

© Mathieu Senn

Mathieu Senn, 20 ans, de Rue, membre de la Commission énergie et durabilité, se passionne pour la biodiversité depuis plusieurs années. Il a accepté de partager ses connaissances avec nous, assorties de quelques conseils faciles à mettre en œuvre au quotidien.

Mathieu, d’où vient cet intérêt pour l’environnement et par quels moyens avez-vous enrichi votre savoir ?

Les questions liées à la préservation de notre environnement m’intéressent et me préoccupent depuis un certain temps. Au début de mon CO, j’ai eu l’occasion, avec un groupe d’élèves, de lancer la création d’un jardin potager. Un peu plus tard, pour mon travail de maturité au collège, je me suis intéressé à l’impact du changement climatique sur les forêts de notre région. Et au fil de reportages, de lectures et d’ateliers sur ce thème, j’ai pu en savoir plus.

« Biodiversité«  est un mot que nous entendons presque quotidiennement ; que recoupe-t-elle concrètement ?

Le mot « biodiversité » désigne la diversité de la vie sur terre. Cette diversité existe sur trois niveaux différents : les écosystèmes, les espèces et l’intérieur d’une même espèce (diversité génétique). Il faut y ajouter la richesse des interactions entre tous ces éléments. Si on parle de biodiversité en ce moment, c’est parce qu’elle est menacée. C’est-à-dire que tant les espèces que leurs milieux de vie disparaissent massivement.

Pourquoi et comment est-elle en danger ?

On peut distinguer cinq causes principales de la dégradation de la biodiversité à l’échelle mondiale, mais qui existent également au niveau local : les changements d’utilisations des sols (agriculture, urbanisation…), la surexploitation des animaux et des plantes (pêche, chasse…), le changement climatique, la pollution et la prolifération d’espèces exotiques invasives. À travers ces différents points, nous pouvons clairement voir que le mode de vie de l’espèce humaine est responsable de la destruction du vivant sur la terre. Au niveau mondial, 25% des espèces sont déjà menacées d’extinction ! Et même dans le canton de Fribourg, le taux de disparition des espèces est près de 300 fois plus élevé que le taux naturel…

Quelle est l’urgence ?

La disparition des espèces est si importante que les scientifiques considèrent que nous nous trouvons dans la sixième extinction de masse. C’est-à-dire une disparition massive de la vie sur terre sur une période géologique très courte. Nous connaissons bien la dernière extinction qui a eu lieu il y a 65 millions d’années : c’était la disparition des dinosaures. Sauf que cette fois-ci, l’astéroïde fatal, c’est l’espèce humaine !

Quels sont les conséquences d’une biodiversité perturbée voire même inexistante ?

Il y a déjà quelque chose de terrible de voir toutes ces espèces animales ou végétales s’éteindre. Mais notre espèce est, elle aussi, menacée d’extinction parce que nous sommes totalement dépendants de la biodiversité ! Elle nous fournit, gratuitement, toute une série de services écosystémiques qui nous permettent d’exister. C’est grâce à ces services que nous pouvons par exemple vivre de l’agriculture, disposer de matières premières comme du bois, boire de l’eau potable, respirer de l’air propre ou nous ressourcer lors d’une promenade en forêt.

Que pouvons-nous tous faire facilement pour soutenir la biodiversité ?

Nos jardins et balcons sont les premiers lieux où nous pouvons avoir un impact, en plantant par exemples des prairies fleuries, des arbres et arbustes indigènes ou en renonçant à l’utilisation de pesticides et à la construction de surfaces imperméables (goudron, béton…). Nous pouvons installer des cachettes pour les animaux, que ce soit des tas de branches ou de pierres, des hôtels à insectes ou des nichoirs pour les oiseaux. Il faut également faire attention à garder une réflexion locale. Planter des espèces exotiques ou invasives, comme par exemple les haies de laurelles ou de thuyas, sont des actions plutôt nuisibles pour la biodiversité. Changeons aussi nos habitudes de consommation, en mangeant plus local et durable, en réduisant la part de viande.

Pour trouver plus d’informations ou de conseils, comment faire ?

Il existe plusieurs associations engagées comme ProNatura ou le WWF. Leurs sites internet fournissent des informations intéressantes et des conseils à appliquer chez soi. Dans le cadre du développement de sa nouvelle stratégie biodiversité, le canton de Fribourg a publié des rapports qui permettent d’avoir un ancrage local sur ce thème.

Sophie Bosson

Infos:
Pronatura
WWF
Stratégie cantonale biodiversité | État de Fribourg