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1er Mai

Les origines de cette tradition fribourgeoise

© Idealpics

Trois symboles historiques font partie de cette journée.

Tout le monde aime les fleurs et s’il y en a une que nous connaissons toutes et tous, c’est bien le muguet. La tradition de ce brin à clochettes blanches remonte à la Renaissance, voire plus loin encore. En effet, en 1560, Charles IX l’aurait reçu d’un chevalier pour lui porter bonheur. Puis le roi décida d’en offrir chaque année aux dames de la cour et aurait ajouté : « Qu’il en soit ainsi, chaque année. » La tradition s’est répandue jusqu’en Suisse.

 Puis cette fleur fut associée à la journée de la Fête du travail. D’ailleurs, connaissez-vous l’origine de la Fête du travail ? En voici l’explication.

Cette date symbolise la revendication des ouvriers d’avoir une journée de travail de 8 heures. Pour cela, nous devons nous remonter loin, tant historiquement que géographiquement, soit en 1884 aux Etats-Unis. Les syndicats de l’époque se réunirent et décidèrent de réduire les journées de travail, habituellement d’une durée de 12 heures, voire parfois de 17 heures, à 8 heures. Seulement voilà : 2 ans plus tard, les ouvriers, n’ayant toujours pas obtenu ce qu’ils désiraient, entamèrent une grève le 1er mai 1886, date qui correspondait alors au premier jour d’une année comptable des entreprises.

En 1891, une manifestation identique se produisit en France, ainsi que dans bien d’autres pays du monde. Pourtant il faudra attendre le 1er mai 1941 pour que le maréchal Pétain décide d’en faire un jour férié. Quant à la Suisse, la première manifestation eut lieu le 1er mai 1890 et fut tout de suite un véritable succès.

Dans certains cantons, le 1er mai est un jour chômé (ndlr : l’employeur décide librement d’accorder ou non un congé à son personnel) et dans d’autres un jour férié (ndlr : jour assimilé à un dimanche). A Fribourg, même si ce jour n’est pas considéré comme férié, les écoles primaires restent, pour la plupart, closes.

Vous avez dit chanter ?

S’il est bien une tradition à laquelle on ne déroge pas lorsqu’on est un enfant habitant le canton de Fribourg, c’est bien celle du 1er mai. Ce jour-là, nos chères têtes blondes s’en vont chanter auprès des habitants de leur commune, avec pour récompense des bonbons ou quelques pièces de monnaie.

Pourtant, il y a fort longtemps, cette tradition se célébrait universellement. Oui, vous avez bien lu… Une journée pour célébrer la venue du printemps. Alors qu’elle s’est essoufflée de plus en plus, par quel miracle a-t-elle perduré dans notre canton ?

Dans un premier temps, l’apprentissage du chant à l’école est rendu obligatoire, puis l’influence d’un homme, que l’on surnommera le « barde fribourgeois », qui n’est autre que l’Abbé Bovet. Lui-même publiera plusieurs recueils de chansons, ainsi qu’un guide sur l’enseignement du chant nommé « Livret musical ».

Même avec ce second souffle donné à cette tradition, bon nombre de portes restent pourtant closes de nos jours. Quel dommage de se priver d’entendre les enfants nous annoncer l’arrivée du printemps tant attendu et de les voir repartir heureux, avec quelques friandises ou pièces dans leur poche, eux qui se font une joie d’apprendre leurs chansons et de les partager avec nous.

Rappelez-vous qu’enfant, vous attendiez ce jour de l’année avec impatience alors :

 « Ouvrez… Ouvrez la cage.. euh… la pooooorte aux enfants »

« Ecouter-les chanter, comme c’est beau »

« Vous n’en serez que plus émerveillé »

« Ouvrez-leur la porte vers la liberté »

Christelle Chillier

Attention, ce n’est pas un jour de vacances officiel du calendrier scolaire fribourgeois. Il semblerait que cela soit un congé accordé par le cercle scolaire.