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Radars préventifs

ça roule souvent trop vite

Depuis plus de 5 ans, la commune s’est équipée de deux radars qui affichent les vitesses instantanées des automobilistes. Leur efficacité est avérée. Reste que les limites sont plus que régulièrement dépassées. Rencontre avec le conseiller communal en charge des infrastructures routières, Bernard Savio, qui vient de fêter ses 71 ans.

Le développement de la commune ne va pas sans augmentation du trafic et de ses nuisances. D’où des demandes croissantes de la population pour les réduire.

« On a trouvé dans ces radars proposés à l’époque par l’ex-conseiller communal Denis Orange un bon moyen de vérifier et de quantifier précisément les choses, explique Bernard Savio. Ils fournissent des statistiques précises. On peut par exemple savoir – c’est un cas qui a existé – que c’est très souvent la même personne qui roule régulièrement à telle ou telle heure à 120 km/h au lieu de 80km/h. Quand la police nous sollicite pour savoir où placer ses « vrais » radars, c’est évidemment une information qu’on peut lui fournir. »

 

Les radars ne sont pas installés n’importe où: les zones sensibles (près des écoles, aux entrées et sorties des villages) sont privilégiées.

« L’un est installé à la sortie de Promasens (direction Rue) où de nouveaux immeubles se sont construits et où des habitants ont signalé des désagréments sonores dus à des accélérations brutales. Le radar préventif est en train de faire son job et nous fournira des statistiques. On saura alors combien d’automobilistes écrasent le champignon avant la fin du 50 km/h. Ce n’est pas négligeable : c’est à Promasens que le trafic est le plus important avec, de mémoire, un peu plus de 3’500 véhicules par jour. A titre de comparaison, on est aux alentours de 2’000 à Rue. »

 

D’après une étude cantonale, les vitesses baissent de 20 à 30% dès que les automobilistes voient à combien ils roulent. L’affichage lumineux et clignotant attire l’œil et la commune veille aussi à changer régulièrement les radars de place.
Pour Bernard Savio, leur faible coût d’achat et d’exploitation (quelques milliers de francs) sont donc un bon investissement. Et ils semblent bien acceptés par la population. Même si, au début, dans la région de Blessens, un des deux radars avait… disparu.

« On l’a vite retrouvé, sourit Bernard Savio: il avait été jeté dans la forêt. Peut-être par une personne qui a cru avoir été « flashée » par un vrai radar… »

Conséquence directe de l’analyse des données fournies, un aménagement routier est prévu à l’entrée de Promasens (en provenance d’Oron).

 

« C’est une sorte de chicane qu’on met à l’enquête avec de grandes bandes blanches et un bac en béton rond, comme à Sottens (VD) par exemple, précise l’élu. Et elle sera mobile : on n’est pas encore absolument sûr du meilleur endroit où l’implanter. »

 

Cela dit, pourquoi ces radars n’indiquent-ils pas tous la même vitesse? Dans la commune, en 2022, selon des constatations répétées de l’auteur de l’article, ils indiquaient la même vitesse que le compteur du véhicule. Mais à Essertes (VD) ou à Ecublens, par exemple, ils montraient une vitesse moindre de 5 km/h environ. Une explication?


« Je n’en ai pas, s’étonne Bernard Savio. Normalement, ces machines sont étalonnées. Je pense qu’il faudrait voir ça avec les fournisseurs… Il ne s’agit pas en tout cas pas d’une volonté ou d’une politique délibérée de notre part: on n’a pas le droit de donner de fausses indications aux automobilistes. »

 

Quoi qu’il en soit, elle est bien loin l’époque où il n’y avait pas de limitations de vitesse dans les villages. Et la sécurité y a beaucoup gagné. Grâce, aussi, aux radars préventifs.

« C’est indéniable, renchérit Bernard Savio, qui se souvient de sa jeunesse: dans les années 1970, à la sortie d’un centre professionnel à Fribourg, on faisait parfois la course avec deux copains pour regagner Rue, moi dans ma VW coccinelle, et deux copains dans une Fiat 600 et une Simca 1’000. »