Sélectionner une page

Samuel Embleton

Quand l’histoire fait des bulles

Rue est un véritable vivier d’artistes. Parmi eux, Samuel Embleton, illustrateur et créateur de BD – entre autres – venu habiter Rue avec sa compagne en 2021. Entrevue avec cet artiste aux multiples facettes.

   

On peut dire que Samuel est tombé dans la marmite quand il était tout petit : son père, Gerry, fabricant de mannequins historiques, est aussi créateur de BD et illustrateur historique militaire. C’est donc dans un univers imprégné du passé et de créativité qu’il grandit et commence lui aussi à dessiner.

Sa formation dans l’entreprise familiale lui permet d’obtenir un CFC de commerce, mais aussi d’accompagner son père dans les différents projets de mannequins historiques. Ses premières œuvres illustrées sont publiées lorsqu’il n’a que 15 ans, et c’est presque naturellement que Samuel, à la fin de son apprentissage, se lance en solo dans l’illustration. En parallèle aux différents mandats d’illustration qui l’occupent, il travaille à temps partiel dans la restauration d’armes et d’armures anciennes, ou encore comme stagiaire à TeleBielingue, où il collaborera par la suite en tant que pigiste.

 Visiblement, l’étiquette d’illustrateur ne suffit pas à vous définir.

 Effectivement, l’illustration me permet de pouvoir avoir d’autres projets qui n’ont rien à voir. Le dessin m’a donné accès à plein d’expériences chouettes et à une vie riche.

 Comment est né le projet de votre première BD ?

 C’est la lecture d’un recueil d’anecdotes sur la Première guerre mondiale qui a déclenché le processus. Je n’aime pas forcément créer de la fiction, je préfère le concret et la réalité. Et l’aspect pédagogique du projet m’intéressait vraiment. J’ai commencé à dessiner quelques planches, la couverture. J’ai établi un budget, écrit un synopsis, et c’est ainsi que j’ai trouvé mon premier sponsor : l’Association des amis du Musée militaire vaudois. Ce qui m’a ensuite permis d’en trouver d’autres, ainsi qu’un éditeur.

 Avec l’illustration, le journalisme, les mannequins historiques, vous avez plus d’une corde à votre arc !

 Ma ligne directrice est pourtant toujours l’illustration : c’est mon activité principale. Il n’est pas toujours facile d’en vivre et, souvent, j’ai exercé d’autres boulots à côté. Pour pouvoir pondre des images, il faut savoir se nourrir d’expériences très différentes. Si tu passes toutes tes journées tout seul chez toi à ne faire que du dessin, il y a un déséquilibre. Si tu es dans un milieu stimulant où plein de choses se passent, un équilibre se crée forcément.

 Il y a actuellement une exposition au château de Morges jusqu’au 2 juillet 2023 en lien avec votre dernière BD. Pouvez-vous nous en dire plus ?

 Cette collaboration avec le château de Morges est une chance. A chaque parution de BD, il y a eu une exposition en parallèle. Pour le troisième album, dont l’histoire se situe pendant les guerres de Bourgogne, j’ai pu faire l’entier de la scénographie de l’expo, regroupant des planches de la BD et des objets reconstitués ou des objets historiques originaux.

 Combien de temps vousa pris la création de chaque tome ?

 Cela correspond à peu près à un an de travail. Pour le dernier, ça a demandé un énorme travail de recherche. Celui-ci a été une belle manière de boucler la boucle, en proposant une collaboration avec mon père. Il a été ravi de pouvoir m’aider sur le travail de recherche et sur la narration. Grâce à cela, on a pu peut-être aller plus loin sur les détails historiques ou la richesse au niveau de l’histoire. C’était super de pouvoir à nouveau collaborer avec lui.

 Comment êtes-vous arrivés à Rue avec votre compagne ?

 Nous rêvions de vivre à la campagne, d’avoir un potager, des poules, une vie plus communautaire. Et c’est grâce au Rural training que nous avons connu un peu mieux la population de Rue.

 Parlez-nous un peu plus du Rural training…

 La Société de développement de la commune avait invité les habitants à son assemblée générale et nous y sommes allés. Elle cherchait de nouvelles propositions d’activités. Comme j’ai – aussi – un diplôme de coach sportif, avec toujours en tête cet aspect communautaire et cette idée de transmission, je me suis dit que des cours sportifs en plein air seraient une chouette manière, à mon échelle, d’apporter ma contribution à la commune et de connaître des gens. C’est aussi une idée de couple : ma compagne étant médecin, l’aspect préventif niveau santé par le mouvement est important. C’est un message qu’elle veut faire passer.

 Voulez-vous ajouter quelque chose ?

 Oui, je voulais dire que nous avons été très bien accueillis par la commune et que nous avons été touchés par les gentils gestes de certains habitants, notamment du syndic qui est venu au lancement de mon exposition au château de Morges, par exemple. Et aussi par l’accueil du public au rural training, avec des gens différents et motivés. Ce sont de très belles surprises. Je ne pense pas que c’est une énergie qu’on trouve partout. On l’apprécie beaucoup et sommes très reconnaissants de tout ce qui nous est arrivé depuis notre venue.

Infos:
bdhistoric.ch
samuel-embleton.ch
RUeRAL training

Les 3 BD créées par Samuel Embleton
© bdhistoric.ch