Sélectionner une page

Interview de Madame Geneviève Périsset, secrétaire du comité de la société des Drôles de Dames de Chapelle-Gillarens

Depuis quand cette société existe-t-elle ?

Depuis environ 1975 mais je pense qu’elle est même plus ancienne.

Comment est-elle née ?

Elle regroupe Les Dames de la Paroisse de Chapelle-Gillarens et Promasens.

Pourquoi ce nom ?

Le nom a été changé suite à une proposition de dames nouvellement arrivées à Chapelle et qui ont trouvé que « Les Dames de la Paroisse » ce n’était plus trop dans l’air du temps… En adoptant ce nom, on pensait attirer plus de monde, notamment les jeunes ou d’autres dames n’étant pas de confession catholique, même si cette région l’est majoritairement. Il faut tenir compte que l’attrait de la religion baisse de nos jours. Cependant cette société reste en lien avec la Paroisse. En plus ce nouveau nom nous va très bien.

Quelles en sont les valeurs de votre société?

L’amitié et l’entraide.

Combien de membres êtes-vous ?

Une vingtaine.

Toutes les femmes peuvent en faire partie ?

Bien sûr ! Il n’y a pas d’âge !

Comment les recrutez-vous ?

A l’heure actuelle c’est notre gros souci. On met des tout-ménages dans les deux villages pour certaines de nos soirées. Ensuite, les jeunes ont de la peine à venir. Je vais profiter de l’atelier « couronne de l’Avent » pour moti­ver deux jeunes qui se sont inscrites. Je ne veux pas dire qu’on est vieilles (rire), même si dans notre société, nous avons de très vieilles dames qui ont du plaisir à ne venir aux soirées que de temps en temps.

Les Dames entre 50 et 60 ans viennent plus volontiers, celles entre 30 et 40 ans sont moins assidues. Les jeunes ont beaucoup à faire entre les enfants et le travail, sans compter que cer­taines font déjà partie d’une société. Cepen­dant, nous leur expliquons bien que la soirée mensuelle n’est pas obligatoire. On comprend que certains soirs ne conviennent pas à tout le monde. Les seules obligations sont la cotisation et les lotos.

Comment se passe une de vos soirées bricolage ?

Prenons la soirée pour la couronne de l’Avent : une des dames nous montre comment faire et nous prodigue des conseils si besoin. Elle amène le matériel et puis chacune repart avec sa création.

On a eu fait de la couture (création de sacs) et même celles qui ne cousent jamais arrivent au bout. La personne qui anime cette soirée rend l’exercice le plus simple possible, histoire que tout le monde prenne du plaisir à l’activité.

Parlez-vous de la teinture des oeufs de Pâques…

Cela fait quelques années (environ 15 ans, peut-être même plus) qu’on organise la course aux oeufs, le samedi avant Pâques. Alors, le mercredi de la semaine précédente, on teint 900 oeufs. C’est une grosse partie de rigolade !

Le comité se regroupe vers 18h pour les cuire, les dames arrivent pour les teindre très simplement et vite ! Ce sont souvent celles qui teignent qui doivent attendre sur la cuisson des oeufs. C’est mieux si les oeufs sont chauds : la teinture prend mieux que s’ils sont froids. C’est une manifestation qui attire les enfants des deux paroisses et des villages voisins car en plus des tous-ménages, nous distribuons des flyers aux écoles.

En les cachant, vous souvenez-vous où ils se trouvent ?

Non ! Le vendredi après-midi nous piquetons, mettons des banderoles pour délimiter les par­cours. Un pour les petits et un pour les grands. Le samedi, très tôt, nous cachons les oeufs, dont deux en or (un pour chaque parcours) et ceux-ci on doit se rappeler où ils sont !

Les enfants sont heureux ! A la fin de la chasse, nous les retrouvons à la cabane de Chapelle, autour d’une soupe de chalet, de sau­cisses grillées, d’un char plein de pâtisseries « à votre bon coeur », le tout arrosé de sirop et d’autres boissons.

Cela demande une certaine organisation, on a besoin d’aide, notamment masculine, car les tables se prennent au terrain de football, ce n’est pas si simple.

Quelles autres activités organisez-vous ?

Le Noël des aînés se tient chaque année en alternance à Promasens et Chapelle. Ce sont uniquement les aînés de la Paroisse pour ne pas trop « s’étaler » et à Rue ils organisent aussi un Noël.

C’est une fête très appréciée et très attendue. Dans l’année des 64-65 ans, on envoie une invi­tation et le/la conjointe est également invité(e). Chacun reçoit un cadeau attendu impatiemment. A mes débuts dans la société des « Dames », les hommes recevaient une bouteille, et les femmes une fleur. On a changé un peu. On organise cet événement avec la Jeunesse, qui s’occupe en principe d’amener le vin et de servir l’apéro, alors qu’on assure nous-mêmes les repas avec un traiteur. En 2020 nous n’avons pas pu le célé­brer en raison du COVID, l’an dernier il se tenait à Promasens. On a décidé de changer l’appel­lation « les aînés » en « jeunes retraités » du fait qu’il y a parmi eux davantage de personnes qui ont 64-65 ans.

Avez-vous des anecdotes ?

On est parti à Bruxelles en 2016 juste après les attentats. L’agence nous avait dit : « Vous sortez de l’aéroport, vous attendez à tel endroit et le chauffeur de car viendra vous chercher. »

On attendait, attendait… Toujours personne. Je téléphone pour me renseigner et bien long­temps après, on apprend que le car n’avait plus le droit de rentrer dans cette zone. Lui attendait dehors, nous dedans ! Le voyage commençait bien…

Le dernier jour, on avait rendez-vous à 15h à l’hôtel pour prendre le car. On a vu un cer­tain nombre de fois un car vide passer sans jamais s’arrêter… Je téléphone pour expliquer la situation et on me répond de prendre un taxi. Mais avec une vingtaine de personnes, on rêve ! C’était très « belge » comme situation. Heureu­sement, l’avion était en retard !

Si vous aviez un message à faire passer pour atti­rer du monde ?

On est une équipe de « Drôles » de Dames très sympathiques et accueillantes.

Texte : Christelle Chillier